Édulcorants : mécanismes d’action, effets sur le comportement alimentaire et le contrôle glycémique - 07/10/2022
Sylvain Battait, Florian Palot, Sydney Rison, Grégory Meyer, Guillaume Walther
Les effets délétères du sucre blanc sur la santé ont été bien démontrés et de ce fait la commercialisation de produits contenant des édulcorants augmente afin de substituer le sucre pour limiter les apports caloriques. Cet article vise à nous montrer les différents aspects positifs et négatifs de la consommation d’édulcorants. Certaines méta analyses rapportent le lien entre incidence du diabète de type 2, insulinorésistance, dysbiose du microbiote et édulcorants. Nous verrons également le lien entre édulcorant et comportement alimentaire. Commençons par une défininition de l’édulcorant : le mot édulcorant désigne toute substance qui produit une saveur sucrée en excluant les classes des sucres ( glucides simples, mono-et disaccharides). Il s’agit d’une molécule d’origine naturelle ou de synthèse peu ou pas calorique ayant un pouvoir sucrant beaucoup plus important que le saccharose. Parmi les édulcorants les plus courants on retrouve : le sucralose, l’aspartame, la saccharine, le cyclamate, l’acésulfame de potassium ( Acé-K) ou encore la stévia. Au niveau de la partie supérieure de la langue, nous possédons des récepteurs capables de reconnaître des saveurs sucrées. Certaines sous unités seraient supérieures au niveau de la reconnaissance de ces goûts sucrés comme pour certains édulcorants comme le sucralose par exemple ce qui expliquerait le fort pouvoir sucrant ressenti lors de l’ingestion d’éduclorant. Il est important de noter aussi que nous possédons des récepteurs au niveu de la langue responsable du goût amer reconnu après avoir consommé certains édulcorants comme la saccharine, le sucralose ou l’Ace-K. Dans toutes ces études, une question a été soulevée sur les conséquences des édulcorants sur le comportement alimentaire. Les réponses apportées sont alors que les substances sucrées agissent sur deux systèmes principaux : le contôle hédonique et le contrôle homéostasique. Nous savons que la saveur sucrée provoque du plaisir au niveau du système neuronal de la récompense. Avec les édulcorants il est démontré que la sensation de plaisir est moins présente par rapport a du sucre dû à l’arrière goût amer que les édulcorants laissent dans la bouche. Concernant le contrôle homéostasique, le sucre comme les édulcorants entraineraint une sécrétion de nombreux peptides (YY, GLP-1) et/ou hormones de régulation comme la leptine, ghréline et insuline. Des travaux supplémentaires seront nécessaires pour conclure sur ce point. Cet artice fait aussi un focus sur les effets des édulcorants et le contrôle glycémique. Les édulcorants pourraient modifier l’absorption intestinale du glucose et ainsi entraîner une intolérance au glucose et à plus long terme un diabète de type 2. Des études plus approfondies seront nécessaires pour trancher ce débat. Concernant la sécrétion d’insuline et l’insulinorésistance, la modifcation de sécrétion d’insuline avec le sucralose est discuté selon les études menées. Dans l’ensemble des travaux de recherches, les édulcorants n’impactent peu ou pas le niveau de sécrétion d’insuline. D’autres études sont attendues pour pouvoir conclure. Un point a également été réalisé sur le lien entre édulcorant et microbiote intestinal : Des études ont montrés que certains édulcorants comme le sucralose, la saccharine et l’aspartame peuvent exercer des effets bactériostatiques importants dans le tractus gastro intestinal. D’autres études ont démontré que la saccharine pouvait modifier l’intégrité intestinale et activer des voies de l’inflammation. En revanche, le glycoside de stéviol a réduit l’inflammation en atténuant la production de cytokines pro-inflammatoires. D’autres études seront menées plus largement. En conclusion, les édulcorants entretiennent le goût sucré en bouche et favorise donc la production de produits sucrés. Les édulcorants, par leur interaction avec le goût amer, semble moins attirants que le sucre. Il est important de noter que dans certaines études les édulcorants ont montré leurs avantages chez des personnes en situation de surpoids lorsque ces derniers étaient utilisés en remplacement du sucre. Il faut donc comprendre que chaque édulcorant a sa propre particularité et peut avoir des effets différents sur le plan métabolique notamment au niveau de la régulation de la glcyémie, du microbiote intestinale et du diabète de type 2. Des recherches complémentaires seront nécessaires pour conclure sur tous ces points.
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