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La SFD et Vous SOCIETE FRANCOPHONE DU DIABETE
Lettre d’informations N°8 Mai 2018
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| Ce weekend, j’ai reçu un mail d’un de mes patients, Léo (j’ai modifié son prénom) 27 ans, mail qui m’a attristée. Et ce n’est pas parce qu’il m’envoie systématiquement des mails le dimanche soir quand il a des problèmes à résoudre pour le lundi matin… Non, cette fois Léo voulait m’informer du résultat de son dernier fond d’œil et du fait que sa rétinopathie apparue l’an dernier s’était aggravée. Alors qu’il commence tout juste à s’établir dans sa vie personnelle et professionnelle.Je connais Léo depuis ses 12 ans. Son DT1, apparu à l’âge de 8 ans, a été de façon classique bien équilibré tant que ses parents géraient son traitement. A l’adolescence les choses se sont compliquées. Son HbA1c est passée de 6-7% à 9-10% voire souvent davantage. A 17 ans, en rentrant d’une soirée « festive » il a oublié qu’il n’avait pas remplacé son réservoir de pompe le matin et n’a pas entendu l’alarme « réservoir vide ». Il s’est réveillé en soins intensifs et on a eu très peur pour sa vie pendant les premiers jours. Un an après, il a « senti » que sa glycémie devait être autour de 400 mg/dl et il a fait un bolus en conséquence. Ce qui devait arriver est arrivé : il a fait une hypoglycémie sévère avec crise convulsive, nouvelle intervention du SAMU, nouveau séjour en soins intensifs. Cette fois, lui aussi a eu très peur et depuis, il est plus prudent - au moins pour éviter les événements aigus.Depuis juin 2017, il utilise le FreeStyle Libre® qu’il a immédiatement adopté avec un très grand bonheur, et l’HbA1c a diminué autour de 8% mais le nombre de scans est largement insuffisant pour qu’il en tire tous les bénéfices qu’il pourrait en tirer. Léo sait tout ce qu’il devrait faire. Il est incollable depuis longtemps sur le comptage des glucides et sait parfaitement à quoi correspond l’insuline active, quels sont les symptômes de cétose, etc... Mais s’il suffisait de savoir pour faire ou ne pas faire, il n’y aurait pas un seul médecin fumeur, pas un seul automobiliste roulant au-dessus de la vitesse limite...On a besoin d’outils de communication pour aider les patients à mettre leurs connaissances en pratique, à leur faire prendre conscience des risques sans chercher à leur faire peur. Avec Léo, j’ai tout essayé y compris bien entendu l’entretien motivationnel. On a tous des patients, souvent très attachants, pour lesquels on se sent totalement démunis. La seule solution est d’échanger entre nous pour trouver de nouvelles façons de les aider.Alors n’hésitez pas, il n’est pas trop tard pour vous inscrire aux Journées Education Thérapeutique Diabète (JETD) de la SFD le 25 mai 2018 à Paris. Au travers des différentes interventions seront abordés plusieurs aspects de la communication soignant – soigné, mais aussi des soignants entre eux. Des ateliers vous permettront de découvrir différentes méthodes et une table ronde aura pour thème les nouvelles technologies en communication et en éducation thérapeutique.Parce que nous avons tous au moins un Léo parmi nos patients… http://jetd.sfdiabete.org
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| Du côté des associations professionnelles et des congrès | |
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| Du côté des prises de position SFD et vidéos SFD | |
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| Le risque cardiovasculaire (CV) au cours du DT1 reste encore largement méconnu et débattu, tant en ce qui concerne les mécanismes que les objectifs thérapeutiques. Mais la réalité épidémiologique du problème ne fait aucun doute. Les médias grand public commencent à en parler et une revue publiée en ligne très récemment sur le site du Lancet Diabetes & Endocrinology constitue un article de référence dans ce domaine. Les manifestations cliniques d’atteinte CV n’apparaissent heureusement en général qu’à l’âge adulte mais même si la mortalité CV a diminué de plus de 20% depuis une vingtaine d’années, il persiste une réduction de 8 à 13 ans d’espérance de vie. En fait, les lésions anatomopathologiques et les marqueurs de risque sont parfois présents dès l’adolescence alors que les facteurs de risque sont rarement traités à cet âge. Le traitement intensif du diabète diminue le risque CV (-54% dans le DCCT) mais ne l’efface pas et le risque reste augmenté par rapport à des sujets non diabétiques même avec un bon équilibre glycémique. L’objectif tensionnel doit être ≤130/80 chez les adultes DT1 mais le DCCT/EDIC a par exemple montré un bénéfice rénal d’une TA <120/70 vs ≤130/80. Aux Etats-Unis, parmi les adolescents DT1, 28% et 11% ont un cholestérol LDL respectivement >1,30 et >1,60 g/l alors que l’objectif de LDL recommandé par l’ADA et l’ISPAD est <1,00 g/l, une valeur supérieure étant associée à un risque CV augmenté dans EDIC. Concernant l’atteinte rénale, environ 50% des sujets DT1 vont développer une microalbuminurie au cours de leur vie (incidence annuelle : 2-3%), environ 6% des adolescents DT1 ont déjà une atteinte rénale et 10% une HTA. Parmi eux, seulement 36% reçoivent un IEC ou sartan. L’obésité, l’insulinoresistance, les habitudes de vie (diététique, sédentarité, manque de sommeil, tabac, stress) constituent également d’autres facteurs de risque parfois déjà bien présents chez les adolescents.
Or, les statines et IEC peuvent être utilisés chez les patients jeunes en toute sécurité (l’étude AdDIT a inclus 4407 adolescents DT1 entre 10 et 16 ans traités par statine et/ou IEC et/ou placebo) et des études suggèrent qu’une statine de faible puissance utilisée précocement est plus efficace que le traitement de l’athérosclérose installée et que plus l’introduction est précoce, plus important est le bénéfice. Les essais cliniques pour le prouver seront par définition longs, la cohorte SFDT1 aidera certainement mais dès maintenant il faut prévenir et traiter efficacement le risque CV chez nos jeunes (et moins jeunes) patients DT1.
Le lien des patients : • https://destinationsante.com/diabete-de-type-1-un-risque-cardiovasculaire-a-part-entiere.html
Le lien des spécialistes :
• http://www.thelancet.com/journals/landia/article/PIIS2213-8587(18)30035-4/fulltext | |
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| Les nombreuses questions sur le permis de conduire lors de la session dédiée du congrès de la SFD montrent que, pour beaucoup, les idées ne sont pas claires sur ce thème. Il est de notre devoir d’informer les patients sur la nécessité de déclarer leur diabète à la préfecture (et non à leur assurance) par l’intermédiaire d’une visite auprès d’un médecin agréé. La liste des médecins agréés est facile à trouver en tapant sur un moteur de recherche les termes « contrôle médical » « permis de conduire » « préfecture de … ». Les patients doivent se présenter chez ce médecin avec le formulaire pré rempli (téléchargeable par le lien ci-dessous) et la visite leur coutera 36 € non remboursable. Mais c’est bien moins cher que ce qu’ils sont susceptibles d’avoir à payer s’ils sont responsables d’un accident grave alors qu’ils n’avaient pas déclaré leur diabète car ils seraient alors considérés comme ayant fait une fausse déclaration, donc roulant sans permis, donc sans assurance. Et attention, le médecin peut également être inquiété s’il ne peut pas prouver qu’il a informé le patient !
• https://www.formulaires.modernisation.gouv.fr/gf/getNotice.do?cerfaNotice=51676%2302&cerfaFormulaire • https://www.preventionroutiere.asso.fr/wp-content/uploads/2018/04/brochure-MACSF-APR-avril-2018.pdf | |
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Nous rêvons tous (et les patients encore davantage) d’une insuline intelligente, « magique », qui agirait en présence d’une hyperglycémie et resterait inactive lorsque la glycémie est basse. Une telle insuline gluco-sensible est généralement appelée GRI (glucose-responsive insuline). Une équipe de Nashville, TN, USA vient de publier une étude très intéressante à ce sujet ; merci à Bruno VERGÈS d’avoir attiré mon attention sur cet article !
La GRI utilisée (GRI-630) est une insuline à laquelle on a donné la capacité de se lier non seulement au récepteur de l’insuline mais aussi au récepteur du mannose, liaison qui induit sa dégradation lysosomale. La liaison au récepteur du mannose – et donc la dégradation de l’insuline - va dépendre de la glycémie : maximale en cas d’hypoglycémie, minimale en cas d’hyperglycémie.
L’article rapporte une étude expérimentale sur 8 chiens qui ont reçu de façon randomisée en IV soit de l’insuline humaine (IH) soit de la GRI-630 en association avec de la somatostatine (peptide C à 0) et du glucagon intra-portal à un débit destiné à reproduire la concentration physiologique. Du glucose était injecté en IV pour « clamper » la glycémie à 80 mg/dl (P1) et 240 mg/dl (P2). La clairance totale de l’insuline et la concentration intra-artérielle d’insuline étaient identiques pendant P1 et P2 avec l’IH mais la clairance était 23% supérieure et la concentration artérielle d’insuline 16% inférieure pendant P1 versus P2 avec la GRI-630. Ainsi, la glycémie a modifié la clairance de la GRI-630 mais pas celle de l’IH et les 2 insulines ont également eu des effets différents sur la captation hépatique et non hépatique du glucose. Pendant la période de glycémie normale-basse, la quantité de GRI-630 circulante était moins importante qu’en période d’hyperglycémie malgré des débits de perfusion identiques. En hyperglycémie, le catabolisme de la GIR-630 a diminué, celui de l’IH n’a pas varié, aboutissant à des concentrations circulantes plus importantes de GIR-630 et celle-ci a induit une captation hépatique et non hépatique du glucose plus importante que la dose bioéquivalente d’IH.
La GRI pourrait ainsi diminuer le risque hypoglycémique tout en augmentant la captation du glucose en présence d’une hyperglycémie. Ce n’est probablement que le tout début d’une nouvelle époque dans le traitement du diabète…
• http://diabetes.diabetesjournals.org/content/early/2018/03/12/db18-0099.long | |
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| Responsable Editorial : Sylvie Picard, Dijon
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